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3 textes -Classe de 3e - Collège J. Adam, Gif-sur-Yvette

Caroline Lamarche - Du 24 avril au 5 mai - Proposition 1

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vendredi 8 mai 2020
par MONTASSIER Nathalie


3 textes -Classe de 3e - Collège J. Adam, Gif-sur-Yvette

En quoi la solitude et l’imagination peuvent-elles être des passions altruistes ?

Texte proposé par Florain

Les états d’âme

Oui, il m’arrive d’être joyeux tout seul ou bien même triste tout seul dans ma chambre pour diverses raisons : une baisse de contamination liée au virus, les hôpitaux qui commencent doucement à se vider, de voir la pluie tomber sur mon jardin desséché, de terminer mes devoirs à l’issue de ce texte mais aussi des choses tristes comme la terre que l’on continue de polluer pendant le confinement en jetant nos lingettes dans les toilettes.

Texte proposé par Aurore

SOLITAIRE dans un monde autrefois uni
Je me réveille, j’entends à la radio « Bonjour à tous ! Il est 4 heures du matin. Ça fait maintenant 8 jours qu’on est en confinement. ».
On est en confinement à cause de la propagation d’un virus, ce virus se répand très rapidement.
J’habite toute seule car mon mari et mes 2 enfants sont à la campagne pour se mettre à l’abri.
Aujourd’hui, la mortalité atteint 80% de la population (presque toutes les personnes contaminées meurent). Les rares personnes qui survivent au virus perdent la mémoire et doivent dormir 19h par jour. Ils deviennent aussi somnambules.
Je m’habille avec la boule au ventre, une peur que j’ai tous les matins avant d’aller travailler. J’ai tellement peur d’être contaminée par ce virus que tout mon corps tremble. Mon métier c’est de soigner des gens, je suis infirmière dans un immense hôpital. Quand les gens me voient dans la rue, ils m’applaudissent, sont heureux d’avoir des gens qui se mettent en danger pour sauver des vies. Mais il y en à d’autres qui me regardent la peur dans les yeux, qui font un détour gigantesque pour ne pas passer juste à côté de moi. Je les comprends, on a tous peur.
Arrivée à l’hôpital, je me change, je mets une combinaison entière. Je vais voir mes patients, je vois qu’ils vont de moins en moins bien. Certains deviennent blancs comme de la neige, et d’autres deviennent verts comme de l’herbe.
On ne peut rien faire pour eux, on ne leur donne que des médicaments, et je les vois mourir à petit feu sous mes yeux.
Certains malades, quand j’arrive, me regardent avec un regard qui dit « vous êtes Dieu, vous ! Vous allez me sauver. ». Mais leur regard au fur et à mesure que le temps passe, se transforme en de la pitié, puis en colère et plus rien. Plus de regard, ils sont morts.
J’ai vu tellement de personnes mourir de ce virus.
La nuit, je ne dors pas. Il le faut, mais je n’y arrive pas. Voir les gens mourir, car on ne peut rien faire, est horrible. Le soir, je prends mon carnet et note le nom de tous ceux dont je devais m’occuper et qui sont morts.
Il y a deux jours, une amie, Claire, est venue au travail, dévastée. Elle s’est suicidée du haut du 6ème étage de l’hôpital.
On a un poids énorme sur nos épaules, on a tellement de vies qui comptent sur nous, que parfois, on craque.
Après avoir fini ma journée, je descends, mets à la poubelle ma combinaison et rentre chez moi. La seule chose qui fait que je n’ai pas craqué, que je tiens encore, c’est que tous les soirs à 20h ils viennent m’applaudir, et me sourient. L’humain s’est solidarisé depuis ce confinement.
Jour 400
Ça fait très longtemps qu’on est en confinement. Il y a maintenant près de 97% des gens contaminés qui meurent à cause du virus. Cela fait maintenant 3 jours que je suis en congé maladie. Mon corps prend une couleur rose. Plus le temps passe, plus j’ai mal à la tête. Les ongles de mes pieds et de mes mains commencent à saigner.
Les gens de ma rue ne m’applaudissent plus, ils ont peur de moi. Moi aussi, j’ai peur de moi. Aujourd’hui, j’ai regardé les infos, les gens ont de plus en plus peurs. Les éboueurs ne passent plus, les médecins vont travailler cette fois non plus avec une boule au ventre, mais cette fois en tremblant de tout leur corps.
Je ferme les yeux et finis par m’endormir, une larme coule encore sur ma joue.
Jour 450
Cela fait plus de 50 jours que je suis contaminée. Moi je n’ai pas la même réaction que les autres. Je continue de saigner des ongles, le sang coule à flot. Ma peau est désormais devenue rouge tomate, littéralement rouge tomate. J’ai peur, j’ai terriblement peur.
Mon mari m’a appelée hier, ils sont tous les trois contaminés par le virus. Toutes les personnes que j’aime meurent à petit feu et je ne peux rien faire.
Je me dis que je vais réussir à survivre car je n’ai pas les mêmes symptômes que les autres. Les médecins ont tous arrêté de travailler, les hôpitaux sont devenus des cimetières.
Désormais le virus tue 99,999...% des gens contaminés.
Ce soir, je décide de sortir dans mon jardin, je m’allonge sur l’herbe et je m’endors. Je m’endors paisible, cela fait si longtemps que je n’avais pas dormi. Je vois du noir, puis je vois toutes les personnes qui sont mortes, qu’on a essayées de sauver mais sans y arriver. Leurs visages s’évanouissent dans une fumée et puis plus rien.
Plus rien du tout. Le silence, le repos...
LA MORT.
Mot de l’auteur : Cette femme s’est libérée en mourant, elle s’est libérée du poids qu’elle portait sur ses épaules, de la mort de toutes ces personnes qu’elle a essayé en vain de sauver. A toutes ces personnes qui se battent tous les jours contre le coronavirus, A tous ces soignants qui ont le poids de la vie sur leurs épaules mais qui ne lâchent pas, qui continuent de se battre pour nous sauver la vie. Continuons de les applaudir, de les soutenir même si la peur est présente il faut rester unis.

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