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Proposition d’écriture Suzanne Doppelt

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jeudi 7 mai 2020
par Suzanne DOPPELT


Proposition d’écriture Suzanne Doppelt

Proposition n°1

Le miroir  : Le miroir est un objet banal, il décore, il renvoie une image relativement fidèle de soi, mais pas seulement. Il garde sa part magique, Miroirs : jamais encore sciemment l’on n’a dit ce qu’en votre essence vous êtes, écrit le poète Rainer Maria Rilke. Il peut aussi démultiplier, déformer, ainsi le miroir de sorcière, ou ne rien refléter du tout, comme le visage absent du vampire dans les croyances populaires.

Lorsqu’on est privé de la présence des autres, comment se regarde-t-on dans le miroir ? Montre-t-il un nouveau visage, se voit-on différemment ou l’envie de se contempler disparaît-elle ?

Texte à lire

En 1975, le poète John Ashbery écrit ce magnifique poème de 400 vers sur le tableau du peintre Parmigianino (le Parmesan) qui réalise, au XVIe siècle, son portrait dans un miroir convexe.

« Comme fit le Parmesan, la main droite
Plus grosse que la tête, pointée vers le spectateur
Et l’esquivant, comme pour protéger
Ce qu’elle expose. Quelques carreaux plombés, de vieilles poutres,
Une fourrure, une mousseline plissée, une bague de corail convergent
Et viennent soutenir le visage, qui affleure
A la surface et s’écarte comme la main
Sauf qu’il est immobile. C’est lui qui est
Séquestré. Vasari nous dit : « Un jour, Francesco décida
De peindre un portrait de lui-même, se mirant pour ce faire
Dans un miroir convexe comme en ont les barbiers (…).. »

John Ashbery, Autoportrait dans un miroir convexe, dans le recueil Quelqu’un que vous avez déjà vu, traduction Anne Talvaz, éd. P.O.L, 1993

Proposition n°2

L’île : l’île fait rêver, c’est un lieu imaginaire mais pourtant bien réel. Il y a l’île et le reste du monde, à la fois ouverte de tous les côtés et fermée sur elle-même. C’est là qu’on y construisait volontiers des pénitenciers. En un sens, toute île est déserte, quand bien même elle est habitée, dit Gilles Deleuze.
Quels sentiments inspire ce lieu de solitude, cet espace loin des continents ? On peut se souvenir aussi de Robinson Crusoé.

Texte à lire

Arturo vit sur l’île de Procida, solitaire, à l’écart du monde, une bulle où l’espace et le temps, qui suit le cycle de la nature et les apparitions et disparitions de son père, sont indifférenciés. Pour lui, le plus bel endroit qu’il ne peut imaginer quitter. C’est cette enfance et cette adolescence, ses épreuves, qu’il se rappelle dans cet admirable roman d’initiation.

« Nous étions en hiver et, ce jeudi-là, une bruine froide embrumait Procida et le golfe. Par de telles journées, si rares chez nous, l’île a l’air d’une flotte qui, ayant replié ses mille voiles colorées, voguerait sans bruit, au gré des courants, vers les terres hyperboréennes. Les fumées des vapeurs qui font leur navette quotidienne et leurs longs sifflements à travers l’air semblent signaler des routes mystérieuses, situées hors du destin commun : passages de contrebandiers, de chasseurs de baleines, de pêcheurs esquimaux : trésors et migrations ! Ces signaux vous apportent une gaieté d’aventuriers et, parfois, au contraire, une sorte d’effroi, comme s’ils étaient de funèbres adieux. »

Elsa Morante, L’île d’Arturo, traduction Michel Arnaud, éd. Gallimard, 1963

Messages

  • Texte proposé par Jérémy G :

    Le miroir est un objet banal mais troublant : il nous reflète. Il peut mettre une image sur notre joie ou notre tristesse. En ce moment, privés de contacts humains et isolés, le miroir peut nous montrer à quel point nous sommes seuls. Devant ce miroir, c’est notre isolement qui nous saute au visage .
    Devant un miroir nous nous concentrons , nous ne pensons qu’à nous et cette attention particulière peut nous faire réfléchir. Et faire remonter de durs souvenirs.
    Mais se voir dans le miroir peut également être joyeux car on peut rire rien qu’en se regardant et en faisant des grimaces. Nous sommes seuls alors à être au courant de ce qui se passe et cela peut-être plaisant. Demandez à Narcisse...
    Pour finir, je dirais que se regarder dans le miroir peut être parfois difficile , mais cela peut se révéler joyeux et amusant selon le moment. Le miroir est bien plus que le simple reflet de notre apparence, il est aussi le reflet de nos émotions , de nous tout entiers, corps et âme. Jamais complètement seuls, finalement.

  • TEXTE PROPOSÉ PAR ZOHET, UPE2A DU LYCÉE GEORGES BRASSENS - COURCOURONNES
    Tout le monde se voit différemment dans un miroir. Certains aiment leur apparence, d’autres ne peuvent même pas se voir. Certains se voient dans le miroir et voient leurs imperfections et pensent que c’est ce qui les rend parfait et ils apprennent à s’aimer. D’autres, qui ont une faible estime de soi, ont tendance à regarder le miroir et à souligner toutes les « imperfections » de leur visage, de leur corps. Ils se sentent gênés par leur apparence et, pour eux, un miroir peut être leur ennemi. Certains se regardent dedans et ils voient une personne complètement différente de ce qu’ils sont réellement et parfois ils se sentent conscients de petites choses que les autres ne voient pas.
    Je fais partie des gens qui se sentent conscients de leur apparence mais je trouve des moyens d’apprendre à m’aimer et à aimer mon apparence chaque jour.

  • TEXTE PROPOSÉ PAR ALEXANDRINA UPE2A DU LYCÉE GEORGES BRASSENS - COURCOURONNES

    Le miroir reflète la vérité, la sincérité, le contenu du cœur et de la conscience. Sur un miroir chinois dans un musée à Hanai, on peut lire : "dans votre cœur ". Différents signes et croyances sont associés aux miroirs. Ils disent que vous devez être prudent et prendre soin d’un objet mystérieux, mais les raisons de la nécessité d’une certaine action ne sont pas clairement expliquées. Lorsque nous nous regardons dans le miroir, nous ne voyons que nous-mêmes et nous voyons tous les sentiments qui entrent parmi nous. Quand quelqu’un n’est pas près, quand nous manquons quelqu’un, notre visage se change, cela devient plus ennuyeux, plus triste et différent.

  • De son joli nom, le miroir montre notre reflet, perçu comme joyeux ou triste. Le miroir peut percevoir une deuxième personne en nous en nous montrant ce que l’on voit pas . Grand, petit, moyen, on aperçoit la même sculpture. Il peut se briser mais pas se reconstruire. En revanche il peut reconstruire une personne. Chaque personne se voit comme elle est, mais le miroir est au cœur de leur beauté. Beauté souvent cachée mais révélée.

    Clara, élève de Première.

  • Texte proposé par Elena, élève d’UPE2A - Lycée Georges Brassens - Courcouronnes

    De l’autre côté du miroir
    Selon la sagesse japonaise, nous avons trois visages. Le premier - nous montrons le monde. Notre famille, nos proches et nos amis connaissent bien le second. Le troisième, nous ne montrerons jamais à personne. Et c’est le véritable reflet de qui nous sommes. Retour ligne automatique
    Еn me regardant de l’extérieur, je comprends à quel point cette sagesse est vraie. Parfois, j’aime l’idée que je puisse m’y perdre devant moi-même, sans aucune mouvement. Mon reflet a généralement de grands yeux : il me regarde avec intérêt, toujours à la recherche de nouveaux changements. Tantôt il est triste, tantôt il fait des grimaces drôles pour me remonter l’humeur. C’est toujours différent, et je suis content que personne ne connaisse son existence. J’ai très souvent vu dans des films, des dialogues entre une personne et son reflet dans le miroir et j’aimerais avoir une telle opportunité.Retour ligne automatique
    Parce que si on y réfléchit, nous pouvons nous perdre en nous-mêmes.

  • Des profondeurs les plus obscures,
    Un rayon écarlate déchire ce ciel azur,
    Ainsi, ces couleurs n’ont point vu d’auteur,
    Effacée un rêve erroné, comblé de malheurs,

    Ce morceau étincelant, brillant de verre poli,
    Fut donc la tentation de bien des femmes,
    Et pourtant ce bout de verre sans âme,
    N’est qu’une illusion qu’on embellit,

    Obsession maladive, image éphémère
    Celui-ci ne dissimule que les faits clandestins,
    Des esprits les plus téméraires,
    Ce reflet ne maquille que les actes les plus mesquins,

    Témoin d’horreur, de diables déguisés,
    Le reflet n’est que l’écho,
    Des âmes, de leurs cœurs si soigneusement aiguisés,
    Ainsi, apprenez que les chants d’un reflet sonnent faux.

    Saralay, élève de Première HLP

  • Je me regarde dans la glace, ce que je vois me surpasse. Le miroir est un piège, il nous fait tourner tel un manège. Il suffit de le briser en mille morceaux, pour échapper à ce fardeau. Mais je crois que j’aime bien ce reflet, toujours sans en abuser.
    Enzo, élève de Première H.L.P.

  • Je marche dans les rues silencieuses, regardant la nature radieuse. Il n’y a plus d’avions, ni de quoi apaiser nos maisons. Plus de bruit de train, de quoi dormir serein. Mais petit à petit la vie reprend, le calme s’en allant. Le silence nous aura apaisés du temps, le temps d’aimer la vie réellement.
    Enzo, élève de Première H.L.P.

  • "Au sein du reflet"

    Une présence ou une absence :
    Où est-t-elle ? La différence.
    Serait-elle dans les yeux ? Quel
    Est cette transformation dans le

    Regard ? Celle qui augure lors
    De la présence d’une absence.
    Serait-t-elle l’apparition d’une
    Nouvelle Expression sur le visage ?

    Ou plutôt la disparition
    d’une lueur flamboyante
    dans nos yeux ?

    Afin de le voir il nous faut
    Pénétrer dans notre reflet,
    Celui caché dans le miroir.

    Caroline M., élève de 2nde 3, Lycée International de Saint-Germain-en-Laye

  • Texte 1 :

    Ton choix.

    Une couverture déployée par le reflet.
    La vérité en face
    La réalité de soi
    Les beaux mots des autres, bravo pour
    Un bon regard de soi.
    Le bien,
    Le mal,
    Le jugement seul de cette couverture,
    Toi.
    Caché, protégé,
    Montré, assumé.
    L’épanouissement de soi,
    La création d’un personnage,
    Quelque soit ton choix
    Un jugement se libère
    De soi ou d’un autre.
    Ton choix, ton bonheur, ta joie.
    La clé,
    De la paix en soi.

    Texte 2 :

    Le pouvoir.

    Un objet de pouvoir
    Le miroir.
    L’art de cet objet,
    Toi.
    Le jugement de cet objet
    Et un jugement sur soi,
    Le mal révélé par le reflet et un mal être caché,
    Personnel,
    Crée.
    L’ennemi de soi à soi,
    Nourris petit à petit,
    Par les autres
    Et de soi.
    Le maître de ton bonheur,
    Toi.
    Les ennemis de ton bonheur,
    Eux.
    Ainsi les plus grands pouvoirs,
    N’est plus
    Le miroir,
    Les yeux,
    Les autres,

    Mais toi.

    Soukhaina, élève de Première générale

  • MIROIR :
    Reflet de la société ou mon propre reflet ?
    Reflet de mes complexes ou de ceux créés par les autres ?
    Reflet de ce que j’aime chez moi ou de ce que la société me dit d’aimer ?
    Que reflète vraiment mon miroir ?
    Qu’est ce que je décide de voir ?
    Qu’est ce que le monde qui m’entoure m’oblige à voir ?
    Il se reflète alors la peur de ne pas être assez et parfois même d’être trop.
    Mais en écoutant autant les autres, est ce bien moi que je verrais dans mon miroir à la fin de la journée ou une jeune fille modelée par les critères qui lui sont imposés ?
    En réfléchissant la solitude m’aide à voir MON reflet.
    Je sais ce que je veux.
    Je veux me reconnaître dans mon miroir.

    Nelle, élève de Première H.L.P.

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