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Propositions d’écriture de Marie Desplechin

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mardi 19 mai 2020
par Marie DESPLECHIN


Propositions d’écriture de Marie Desplechin

Proposition n°1

« Je rêve de m’enfuir… mais où ? Comment faire ? »

Ces dernières semaines, il m’arrive d’être envahie par des sentiments inconfortables d’inquiétude, de colère, d’exaspération. Je me sens très mal à l’aise avec moi et je rêve de m’enfuir… Mais comment faire ? Ma vraie maison est construite dans ma tête. J’habite dans ma mémoire et dans mon imagination. Je peux m’y réfugier, m’y reposer, et même y travailler. Mais quand le chaos s’y met, je suis perdue, c’est la panique…

Voici une solution que propose le poète Henri Michaux, qui connaissait bien l’état de panique, et qui avait étudié les moyens de l’éloigner.

Je te propose de chercher ton refuge, quand la Grande Maison de ton Toi devient inhabitable.

Texte à lire

« J’étais autrefois bien nerveux.
Me voici sur une nouvelle voie :
Je mets une pomme sur ma table.
Puis je me mets dans cette pomme.
Quelle tranquillité ! »

Henri Michaux, Plume, Éditions Poésie/Gallimard, 1938

Proposition n°2

« Le grand chamboulement… Imagine ? »

T’arrive-t-il de penser au renversement du monde ? Ce qui est habituel et ordinaire se casse la figure, et voici que surgit devant nous l’Incroyable Nouveau… Ce moment du renversement, a été imaginé de nombreuses fois, par des gens qui avaient l’expérience, ou la crainte, ou même parfois l’espoir, des catastrophes. Un certain Jean nous a laissé, il y a deux mille ans, un texte halluciné qui a été repris par d’autres pendant des siècles. Derniers en date, les romanciers anglais Terry Pratchett et Neil Gailman, avec leur roman (et la série) « De bons présages ».

Je te propose d’imaginer, toi aussi, ce moment du grand chamboulement, qu’on appelle aussi par son nom grec d’Apocalypse. Souviens-toi que ce qui terrifie peut aussi émerveiller. N’hésite à plonger dans le bazar du merveilleux, des devins, et des images religieuses. Fais-toi peur. Amuse-toi. Ne te refuse rien.

Texte à lire

« Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or, et, au milieu des sept chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu d’une longue robe, et ayant une ceinture d’or sur la poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige ; ses yeux étaient une flamme de feu ; ses pieds étaient semblables à de l’airain ardent, comme s’il eût été embrasé dans une fournaise ; et sa voix était comme le bruit des grandes eaux. Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants ; et son visage était comme le soleil quand il brille dans sa force. Quand je le vis, je tombais à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant : Ne crains rien ! »

Apocalypse 1 :12 selon Saint Jean – « Vision de Patmos »

Messages

  • Mon refuge

    Subir du harcèlement
    Durant deux ans
    M’a littéralement détruite
    Mon cerveau faisant court-circuit
    La danse a été mon palliatif
    Que du positif !
    Ma vie partait en miettes
    J’étais une vraie mauviette
    Mais la danse
    Me mettait en transe
    J’ai survécu !
    J’ai tenu !
    Aujourd’hui, elle est toujours vitale
    C’est viscéral !
    Je m’abandonne à elle
    Mes Ailes
    Pour sortir de ce tunnel.

    Louna, élève de Première H.L.P.

  • PROPOSITION N°2
    « Le grand chamboulement… Imagine ? », par Dalila, LPO Gustave Monod - Enghien

    Et tu t’es mis à courir. Il fallait que tu fuies cette situation, coûte que coûte. Ton front était trempé de sueur, mais aussi de cendres. Et, tu sais, la tempête de feu te rattrapa. Sur son sommet brûlant et enfumé se trouvait un homme qui semblait graviter. Il était grand et son teint était pâle. Un peu comme toi. La seule différence était que ses cheveux bruns et raides rejoignaient sa barbe vieille de plusieurs semaines. Ses yeux était cernés, sa joue balafrée. Alors tu as couru encore plus vite, terrifié à l’idée qu’il te rattrape.

    Puis des explosions se firent entendre : de petites billes grandes comme des grenades tombaient du ciel. Tu n’as même pas pu t’empêcher de te demander comment cela était possible, au moment où tu te rappelas qu’ils croyaient depuis toujours vivre dans un monde immuable parce qu’ils l’avaient toujours vu suivre les mêmes lois, sans penser que cela pouvait changer.

    C’est vrai. Toi, à l’instar des autres, n’aviez jamais pensé à ce qui pouvait se passer lorsque tout cela changerait. A ce qu’il pouvait se passer lorsque le soleil se lèverait à l’Ouest, lorsque les robots auraient des sentiments et que le sucre deviendrait amer.

    Vous n’y aviez pas pensé parce que vous vous en fichiez. A tel point que lorsque l’homme descendit des flammes en s’approchant de toi et qu’il plongea sa main à l’intérieur de ta poitrine, tu ne pus pas hurler, ni même réagir : tu avais déjà échoué. Et au moment où il en ressortit ton cœur dégoulinant de sang et qu’il le croqua, tu t’empressas de fermer très fort les yeux, comme si tu souffrais à en mourir.

    Mais le type face à toi te tendit la main et t’aida à te relever. Sûrement pour montrer que désormais, c’était lui qui avait le contrôle. Le contrôle du monde. De la vie. Et même de la mort.

    Dalila

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