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Roberto Ferrucci vous répond.

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mardi 2 juin 2020
par Roberto FERRUCCI


Roberto Ferrucci vous répond.

Continuez, chers élèves, à vous occuper du futur, avec force, enthousiasme, belles idées et surtout respect pour cet incroyable endroit qui s’appelle Monde !

Vous avez presque tous choisi la phrase extraite du roman Pereira prétend, d’Antonio Tabucchi. Ce n’est pas un hasard d’intervenir sur les textes des lycéens aujourd’hui, ce 31 mai, jour où, en Italie, nous sommes déjà déconfinés depuis presque deux semaines.

Vous, chers élèves, chers étudiants, vous avez souligné le grand paradoxe de cette période si tragique : d’un côté un virus qui tuait, de l’autre côté, la nature qui enfin reprenait son vrai rôle, toute sa place, par le fait de notre absence, nous qui étions confinés à la maison.

J’ai beaucoup aimé que la plupart d’entre vous aient souhaité un futur différent, où notre attention à l’environnement est enfin chose essentielle, où nous le respectons comme il se doit. Un changement radical donc, un signe pour lui dire qu’on a bien compris la leçon.
C’est très rassurant de lire que des jeunes ont senti, aperçu et compris tout ça.

Je crois au contraire que c’est nous, les adultes, qui n’avons rien compris.

Je le vois ces jours ici à Venise. J’ose dire que Venise est le thermomètre de la planète. Si on sauve Venise, on sauve la planète. Si l’on comprend que si elle, la ville la plus fragile au monde, tombe, c’est le monde entier qui tombe. C’est avant tout ici (dans la ville qui est un vrai paradoxe, une ville inventée par l’homme, une ville artificielle, mais qui dépend totalement de son rapport avec la nature), c’est ici qu’il faut démontrer au monde entier que nous avons bien compris la leçon que le Covid-19 nous a apprise. Mais après seulement quelques jours de déconfinement, on peut déjà dire que tous les signes démontrent que tout est en train de reprendre comme avant.

On discute déjà de savoir comment faire revenir les trente millions de touristes par an, comment faire revenir les grands paquebots, etc etc etc… Rien ne semble changer, hélas !
Mais relire vos textes, ce gris dimanche matin vénitien où tout semble recommencer comme si de rien n’était, me donne des espoirs.

Continuez, chers lycéens, à vous occuper du futur, avec force, enthousiasme, belles idées et surtout respect pour cet incroyable endroit qui s’appelle Monde.

Nous, hélas, restons la tête tournée vers le passé, convaincus que tout ce que l’on a fait, c’était bien, et que cet idiot de virus à seulement interrompu une démarche qu’il faut absolument recommencer, pour poursuivre à le détruire, notre futur, le vôtre.

Bon courage et merci,

Roberto Ferrucci

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