Une lettre par la fenêtre

Une lettre par la fenêtre

Entre dedans et dehors la fenêtre
Qui joint et sépare
Par la fenêtre…

Chère Céleste,
Je suis Agathe, ta vieille voisine. Depuis que j’habite seule, je ne trouve plus vraiment d’occupation, je n’ose plus voir personne et je ne fais plus aucune activité. Je n’ai qu’une envie, c’est de remonter dans le temps, à l’époque où j’étais jeune comme toi. Je sais très bien que c’est impossible, néanmoins j’ai trouvé un substitut. Depuis quelques temps, tous les jours, je vis dans ma chambre à côté de ma fenêtre. De là, je peux voir ton jardin et la façade de ta maison. C’est ainsi que je te regarde grandir, n’y vois pas du voyeurisme. Je me souviens de la première fois où tu as réussi à faire du vélo avec tes chutes et tes bleus. Je me souviens avoir été là à te regarder lors de la fête d’anniversaire de tes onze ans quand tu as reçu ta première console de jeu. Je me souviens de ta première soirée pyjama avec tes amies, quand tu as joué à ce subtil jeu « action ou vérité ». Tes copines sont si drôles. Je me souviens de chaque étape de ta vie. Parfois, j’ai l’impression que c’est moi qui porte cette jolie robe que tu portes si souvent, élégamment . J’ai l’impression que c’est moi qui ris avec tes copines, que c’est moi qui ai aussi peu de problèmes . C’est moi à travers toi. Te regarder me donne la force de ne pas m’apitoyer sur mon sort, de ne pas sombrer dans la tristesse. Ce n’est pas un leurre. Si tu reçois cette lettre, c’est que je ne suis plus de ce monde. Je l’ai écrite pour être à jamais auprès de toi.
Agathe

Texte proposé Jeanne, élève de 5ème

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