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Texte de Dalila- LPO Gustave Monod - Enghien-les-Bains

Suzanne Doppelt - Proposition 1

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lundi 18 mai 2020
par MARY Ingrid


Texte de Dalila- LPO Gustave Monod - Enghien-les-Bains

Lorsqu’on est privé de la présence des autres, comment se regarde-t-on dans le miroir ? Montre-t-il un nouveau visage, se voit-on différemment ou l’envie de se contempler disparaît-elle ?

C’est un véritable repos que de se retrouver seul face à soi-même. Ce ne sont plus les autres que l’on regarde dans le blanc des yeux, mais nous-mêmes. C’est notre âme que l’on voit à travers la fenêtre du regard, c’est la véritable personne que nous sommes.

C’est nous.
Seuls. Contre le reste du monde.

Peu à peu, on se rend compte du bonheur de n’être plus obligé à œuvrer dans le seul et unique but de plaire à ceux que l’on croisait auparavant tous les jours.
Alors on se détache de l’apparence, on ne se masque plus ni ne se cache et parfois même, on ne se regarde même plus.

Dans une société où l’apparence est ce qui compte le plus, la norme est de vouloir en mettre plein les yeux. Les yeux. Ces grandes baies vitrées pleines d’étoiles et de semblants.
Seulement, après avoir pris goût à la solitude, on fait semblant de s’accepter jusqu’à y parvenir véritablement : nous sommes alors les seuls ayant la capacité de nous juger, le cas échéant, on parvient à déceler notre vraie nature, notre vraie beauté, lorsque les critiques et les jugements ne sont plus reçus.

Et le visage change. L’être change. La manière de se regarder soi-même change.

C’est une toute nouvelle personne que l’on aperçoit face au miroir. Miroir, qui nous reflète. Et ce reflet que l’on observe. On se dévisage, on se critique, on s’interroge, on se complimente... Puis on se contemple. Calmement. Sans bouger. On tressaille. Et on s’immobilise. On ose à peine respirer. De peur de commettre un geste trop violent qui réveillerait l’ennemi, la critique, le monstre en nous.
Celui qui trouve toujours quelque chose à dire.

Chaque parcelle du corps et du visage semble nouvelle, comme si, auparavant, on n’avait jamais pris le temps d’y faire attention. Comme si on ne s’était jamais demandé ce que, nous, on aimait véritablement. On s’aperçoit soi-même dans le reflet du miroir. On lève les yeux et on se regarde. On se reluque. De haut en bas. De bas en haut. On se fixe. On se cherche. Puis on se trouve.

On se trouve.
Alors nous ne sommes plus ni pantin, ni poupée, ni marionnette. Révolue est désormais l’époque où l’on était pris pour cible par les nouvelles règles de la société.

La solitude devient là un repos pour le cœur et l’esprit, permet le changement et l’innovation. La présence des autres, quant à elle, influe sur nos choix et nos pensées. Nos pensées. Ce tapage nocturne provoquant insomnie et questions. Questions puis réflexions. Tard le soir, même dans le noir, les yeux rivés sur le plafond, on se voit. On se voit, se revoit, à différents moments de la vie. L’obscurité, synonyme d’ennui, de solitude, est un miroir. Elle reflète ce que l’on ne désire pas voir.

Et les miroirs sont comme les gens : tous différents, se reflètent et parfois se brisent. Explosent en éclats, dans le seul but d’être découverts. D’être perçus, estimés pour ce qu’ils sont vraiment.

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