Lettre d’Isaure-1ere HLP-Lycée Gustave Monod, Enghien

Lettre d’Isaure-1ere HLP-Lycée Gustave Monod, Enghien

Lettre à un(e) ami(e)

Chère Amitié,

Voilà des mois que nous ne sommes pas vues. Par notre faute. Il y a quelques mois j’aurais dit que c’était uniquement la tienne. Mais aujourd’hui j’admets que j’ai aussi ma part de responsabilité.

J’ai toujours aimé cette citation : « l’amitié est comme un livre : il faut des années pour l’écrire, mais que quelques secondes pour la brûler ». Et c’est ce qui s’est passé pour nous. On tenait d’une main notre histoire, et d’une autre une allumette. On aurait pu l’éteindre, cette allumette. Mais on l’a laissée nous approcher, petit à petit. Puis sa flamme a atteint notre livre. Là encore, on n’a rien fait. Et pourtant on aurait pu. Il y avait des seaux d’eau pas très loin, mais nous n’avons pas eu la force de tendre la main pour les attraper. Alors on a regardé le livre brûler. Il s’est consumé sous nos yeux. Lentement. Puis il est tombé en cendres, et un coup de vent l’a emporté.

Nous avons continué nos vies respectives. Je ne sais pas si tu étais heureuse. Moi oui. Je crois. Tu as tenté de revenir mais je t’ai fermé la porte à double tour. Et je te mentirais si je te disais que je regrette. J’avais besoin de temps, mais j’étais loin de me douter que l’on m’en donnerait plus que nécessaire.

Je t’ai finalement un peu rouvert la porte en Janvier. C’était bizarre au début, mais on avait beaucoup de choses à se raconter. Alors on a enchaîné les longs messages. Puis le temps a fait son œuvre, et on a accepté de se revoir pour de vrai. On avait prévu ces retrouvailles pour Mars. On était prêtes à recommencer un nouveau livre, mais la vie nous a comme retiré l’encre. Elle a mis un nouvel obstacle en travers de notre route. Je l’ai pris comme un signe au début. Un peu comme si elle voulait nous empêcher de faire une connerie.

Je ne sais pas ce que la vie a décidé pour notre amitié, mais je lui fais confiance désormais. Je sais qu’elle prendra la meilleure décision. Mais je tenais quand même à te dire merci. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi dans le passé. Maintenant profitons du présent, et nous verrons bien ce qu’il advient de nous dans le futur.

Bien à toi

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