On peut toujours écrire, On peut toujours lire...

Caroline Lamarche vous répond.

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lundi 4 mai 2020
par Caroline LAMARCHE


Caroline Lamarche vous répond.

Il y a, dans vos textes, un souffle libre, lancé sur la page sans regarder en arrière.
Comme si nous étions proches du moment où le monde va changer, où il va prendre une autre couleur : celle du bonheur, que tantôt vous nommez au présent, tantôt vous appelez de vos vœux.
Il y a, en même temps, chez vous, une conscience de la fragilité, de la solitude, de l’entraide nécessaire. Et une brassée d’interrogations.
Mais ce qui domine, c’est le mouvement, le rythme, l’énergie qui résiste aux difficultés actuelles.
Et une adresse à un personnage féminin, qui peut être vous, moi, l’habitante du royaume voisin, la princesse de nos rêves d’enfants.
La gravité et le merveilleux se croisent dans une forme d’urgence qui offre aussi beaucoup de douceur, de lumière.
Asma a mis en scène des émotions contrastées, où la crainte, la solitude, côtoient la patience et l’espoir. « Mon cœur me surprend », c’est peut-être la leçon de toute écriture : la surprise de voir se dérouler sur la page ce à quoi nous ne nous attendions pas, qui était invisible et inaudible avant que le cœur ne s’épanche par les mots.
Vanessa fait se côtoyer le Yin et le Yang, des histoires et des émotions opposées, une « clarté variable » qui sonne « l’heure du festival ».
Festival de lumières et d’ombres, accepter cette alternance : leçon de maturité, de légèreté aussi. « I am travelling light », je voyage léger, chantait Leonard Cohen.
Hajar dit la révolte, l’enfermement, et la résurrection, l’avenir : là aussi, le Jour et la Nuit.
Saphir n’élude aucun motif de détresse, tout en continuant à sourire, à proposer d’être heureux à la manière de chacun : en lançant notre propre message.
Vos messages accueillent le moment paradoxal que nous vivons, les émotions contrastées qu’il éveille, et la lumière qui, par l’écriture, y trace malgré tout son chemin.
Le poète Fernando Pessoa changeait de nom, de personnage, au fil de la couleur du jour et de ses propres émotions.
Il écrivait :

« Puisse ma vie être toujours ceci :
Le jour gorgé de soleil, ou adouci de pluie,
Ou tempétueux comme si le monde prenait fin (…)
Sentir la vie couler en moi comme un grand fleuve en son lit,
Et là-dehors un grand silence comme un dieu qui sommeille. »

Continuons à lire, puisque nous avons du temps. À lire, peut-être, de la poésie, qui prend son temps, justement, et qui nous aide dans ce moment si étrange et parfois si difficile.
Moment que vous saisissez comme une chance, un saut vers un ailleurs à portée de main, de page, de plume.
Vers ce dieu qui, dans le grand silence, sommeille ? Vers ce que vous nommez « bonheur » en l’habillant de nuances par vos textes ?
Nous verrons bien. En attendant, « Donc, je souris ». Quelle belle, logique et courageuse conclusion !

Merci, et bonne continuation.

Caroline Lamarche

Messages

  • Mon texte parle de révolte, la révolte de nos projets soudainement arrêtés par le coronavirus mais également de patience et courage car la fin du confinement sera comme un réveil, une résurrection on sera plus grands et plus forts après cette épreuve.
    L’écriture de ce poème m’a permis d’extérioriser mes angoisses et d’unir deux émotions contraires mais complémentaires : la colère et l’apaisement.
    Je vous en remercie !
    Hajar Fandi

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