On peut toujours écrire, On peut toujours lire...

Merci - Telly - BTS, Lycée Jean Vilar, Plaisir

Roberto Ferrucci - proposition n°2

Accueil > Écritures accompagnées > Merci - Telly - BTS, Lycée Jean Vilar, Plaisir

mercredi 13 mai 2020
par SOUCHON Laurence


Merci - Telly - BTS, Lycée Jean Vilar, Plaisir

Le métier de médecin durant les semaines qui viennent de s’écouler, a complètement changé...

Merci
Aujourd’hui, tous ont décidé d’applaudir les soignants. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai entendu cette consigne au journal : « applaudissez les soignants ». Tous les soirs 20 heures. Soutenez-les. C’était peut-être hier. C’est une bien belle initiative de féliciter ceux qui se battent en première ligne contre le virus.
Une fois mon service achevé, je m’attarde sur le balcon de la salle de pause pour une poignée de minutes. Comme chaque matin, je contemple le réveil de Paris. Comme chaque matin ? Pas exactement. Si le soleil éclaire toujours la ville lumière, elle peine à s’allumer. Elle peine à s’allumer, oui, en revanche, elle parvient tout de même à s’animer.
Il semblerait que les travailleurs ont troqué leurs costumes cravate contre des ensembles survêtements, qu’ils ont échangé leurs tickets de métro contre une attestation de déplacement, qu’ils ont remplacé leur bonne fois contre une âme de sportif flambant neuve. Je peine à comprendre comment les mêmes personnes peuvent le soir applaudir notre travail, et, le détruire le matin qui suit. J’ai une colère envers ces personnes qui cultivent le virus en prétextant « avoir besoin de prendre l’air ». Allez expliquer cela à une personne en détresse respiratoire !
J’étais si plongé dans mes pensées que je ne me suis même pas vu emprunter le chemin du retour, je n’ai encore moins senti mon esprit sombrer dans un profond sommeil, bercé par une creuse rame de métro. Ah, fichue fatigue !

C’est péniblement que les applaudissements du voisinage m’extirpent de mes rêves. Déjà 20 heures, il faut revenir à la réalité et vite. De mon lit, je saute dans le hall de mon immeuble pour attaquer une nouvelle soirée de travail. C’est alors que je croise ma tendre voisine « Les gens comme vous méritent une récompense, je suis sortie spécialement pour vous acheter ces fleurs ».
Cette attention me touche, merci beaucoup, mais non, merci

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?