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Texte d’Isaure -classe de 1°- LPO Gustave Monod - Enghien-les-Bains

Suzanne Dopplet - Proposition 1

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lundi 18 mai 2020
par MARY Ingrid


Texte d’Isaure -classe de 1°- LPO Gustave Monod - Enghien-les-Bains

Lorsqu’on est privé de la présence des autres, comment se regarde-t-on dans le miroir ?

Le miroir est étroitement lié au sujet de l’apparence physique. Nous vivons dans une société où notre image est d’une importance capitale, alors nous passons notre temps à vérifier que nous sommes présentables pour les autres.

On ne réalise pas à quel point le miroir est devenu un objet important dans nos vies : peut-on vraiment passer une journée sans se regarder une seule fois ? D’où nous vient ce besoin de toujours vérifier notre apparence ? Après toutes ces années nous avons pourtant fini par nous connaître par cœur, nous connaissons chaque marque que la vie nous a laissé, tel un souvenir des différentes étapes traversées : cette cicatrice qui témoigne d’une chute lors de nos premiers essais à vélo, celle-ci qui rappelle une opération, une autre encore obtenue à cause d’un bout de verre de la vaisselle que nous avions cassée...

Le miroir nous permet de nous mettre à la place de ceux que nous avons en face : nous voyons ce qu’ils voient, nous imaginons ce qu’ils peuvent penser de nous. Nous nous jugeons avec nos propres yeux, qui agissent alors comme des miroirs déformants : nous remarquons le moindre défaut, on ne laisse rien passer. C’est fou à quel point nous pouvons nous montrer très durs avec nous-mêmes.

Mais pendant ces quelques semaines que nous avons passé en tête-à-tête avec nous-mêmes, sans la moindre personne extérieure, quel a été notre rapport avec notre apparence, avec les miroirs ? Nous n’avions plus personne pour nous juger, plus personne à qui nous voulions faire bonne impression : ce qui comptait c’était nous, simplement nous. Nous avons davantage appris à nous écouter, à mettre ce qui nous plaisait vraiment. Nous étions notre propre juge, comme ça devrait être toujours le cas. Nous n’avons pas craint de nous habiller de telle ou telle manière par peur d’être moqué, dévisagé, ou encore insulté, voire même agressé. Nous ne voyions plus l’intérêt de trop nous observer sous toutes les coutures car nous n’avions plus à nous soumettre aux regards des autres.

Nous avons retrouvé une forme de liberté.

Pour beaucoup d’entre nous, le miroir est plus un ennemi qu’un ami. On l’utilise pour se juger, pour vérifier que l’on est assez présentable, assez beau avant de sortir, on se compare à ce que nous voyons sur les réseaux sociaux. Alors, dans une société qui prône le culte du corps parfait, si nous changions ce rapport que nous avons avec le miroir ? Si on s’en servait davantage pour prendre le temps de contempler, pas de juger, ce corps qui nous porte, qui nous fait ressentir de belles choses, et qui nous permet de vivre, tout simplement ?

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